LA Dance Project à Vaison-Danses

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Ce 18 juillet 2016, le Théâtre Antique de Vaison accueillait LA Dance Project, la compagnie fondée par Benjamin Millepied en 2012, LA pour Los Angeles. Il s’agit d’un collectif dont le but est de présenter la danse dans toutes ses formes. « J’ai rêvé d’un compagnonnage d’artistes et d’un collectif de créateurs parce que la danse est disséminée partout. un projet autour de la danse et de tout ce qu’elle peut représenter aujourd’hui. » La compagnie compte déjà de nombreuses collaborations avec de grands noms de la danse.

LA Dance Project - photo Gia To
LA Dance Project, Murder Ballades – photo Gia To

En plus de cette belle proposition, la notoriété de l’ex-directeur de la danse de l’Opéra National de Paris (qui a “repris sa liberté” en février 2016), a attiré en masse le public de Vaison. Les gradins du Théâtre étaient occupés jusqu’aux bords, par près de 2800 spectateurs. L’ambiance était donc électrique, et l’on profitait d’une agréable chaleur de soirée d’été. Le spectacle de ce soir était composé de trois pièces, par trois chorégraphes : Justin Peck, Sidi Larbi Cherkaoui et Benjamin Millepied lui-même.

 

LA Dance Project (Murder Ballades) - photo Gia To
LA Dance Project, Murder Ballades – photo Gia To

Murder Ballades

De Justin Peck (20 minutes)

Commandée au jeune chorégraphe américain Justin Peck, cette pièce se danse sur un genre de chansons populaires dans les pays anglo-saxons, réarrangé par un orchestre de musique de chambre. « La tradition de la ballade meurtrière américaine puise ses origines dans une vieille tradition européenne qui consiste à faire en musique le récit détaillé de meurtres célèbres. Avec le temps, la version américaine de cette tradition a entraîné la création de son propre langage vernaculaire, déclinant à l’envie un certain nombre d’histoires. » Une origine musicale qui contraste fortement avec ce que l’on voit sur scène, où six paires de basket attendent avant le début du spectacle. Dès que la musique signée Bryce Dessner commence, les danseurs vont immédiatement se chausser, avant d’enchaîner pirouettes et mouvements amples et élégants. Les costumes décontractés dans le style vintage, années 50-60, détonnent par leurs couleurs. cela donne une atmosphère fraîche, qui fait du bien. « Murder Ballades dégage un parfum de jeunesse et de nouveauté avec des airs de quelque chose de simple et de facétieux qui ne veut pas se prendre au sérieux. «  A voir pour son côté léger et entraînant.

Distribution : Stéphanie Amurao, Aaron Carr,  Julia Eichten, Morgan Lugo, Nathan Makolandra, Rachelle Rafailedes,

 

LA Dance Project (Murder Ballades) - photo Gia To
LA Dance Project, Murder Ballades – photo Gia To

 

LA Dance Project (Murder Ballades) - photo Gia To
LA Dance Project (Murder Ballades) – photo Gia To

Harbor me

De Sidi Larbi Cherkaoui (20 minutes)

Trois danseurs, trois éléments : l’eau, la terre, le feu. Harbor me nous invite à partager les interactions de ce trio. Elles s’attirent, se repoussent, s’entraident, s’entassent, s’enlacent, à l’infini, sous un éclairage sombre. Avec l’obscurité imposante et les passages de fumée, il était difficile par moments, de cerner la chorégraphie poétique et alluviale. Toutefois, on y reconnait aisément la gestuelle Cherkaoui, de mouvements concentriques, en enchaînements au sol, ainsi qu’une dimension qui se veut spirituelle. L’interprétation des trois danseuses est planante, douce et puissante à la fois. La pièce existe aussi en version masculine. Fluide, calme et apaisante, malgré la beauté, l’enchaînement de cette pièce suite à la pêche de Murder Ballades est surprenante, comme si la volonté était de refroidir l’ambiance.

Distribution : Stéphanie Amurao, Julia Eichten, Lilja Rúriksdóttir.

 

LA Dance Project (Harbor me) - photo Gia To
LA Dance Project, Harbor me – photo Gia To

 

LA Dance Project (Harbor me) - photo Gia To
LA Dance Project, Harbor me – photo Gia To
LA Dance Project (Harbor me) - photo Gia To
LA Dance Project, Harbor me – photo Gia To

Hearts & Arrows

De Benjamin Millepied (17 minutes)

Commandée spécialement par le célèbre joaillier Van Cleef&Arpels, « Benjamin Millepied compose une chorégraphie à la recherche de la pureté des mouvements et veut offrir au regard l’incomparable pouvoir d’émotion et de fascination de la danse. » La musique vibrante de Philip Glass hypnotise sur le même motif, pendant que les huit danseurs enchaînent les figures fluides et envolées. Le choix vestimentaire, assez étonnant, se compose de hauts noirs, et de shorts et jupes quadrillées coupés en tailles hautes : difficiles à assumer pour des physiques quelconques, mais vu que les danseurs et danseuses ont des corps bien faits, on n’en voudra pas au costumier. Petite info pour ceux qui voudront quand même s’y risquer, la panoplie est disponible à la vente sur le site de la compagnie. La chorégraphie joue sur l’équilibre des forces et des mouvements, souvent entre un centre et ses électrons. Les positions sont construites en cercles, tout dans la douceur, sans dissonance désagréable. C’est sans doute pour cela que la pièce s’appelle Hearts & Arrows, en référence au travail de taille idéale de diamants, en forme kaléidoscopique de cœurs et de flèches. Aussi probablement en hommage au commanditaire Van Cleef&Arpels. Le résultat est sublime, les scènes s’enchaînent, les danseurs tournent, se constituent en cercles, se décomposent. La vision de cette fluidité réfléchie nous emporte, et notre cœur n’a pas envie que cela s’arrête. C’est une très belle création. Quand la fin arrive, le public de Vaison était aux anges ce soir-là.

Distribution : Laura Bachman, Anthony Bryant, Aaron Carr, Julia Eichten, Morgan Lugo, Nathan Makolandra, Robbie Moore, Lilja Rúriksdóttir.

 

LA Dance Project (Hearts & Arrows) - photo Gia To
LA Dance Project, Hearts & Arrows – photo Gia To
LA Dance Project (Hearts & Arrows) - photo Gia To
LA Dance Project, Hearts & Arrows – photo Gia To

 

LA Dance Project (Hearts & Arrows) - photo Gia To
LA Dance Project, Hearts & Arrows – photo Gia To
LA Dance Project (Hearts & Arrows) - photo Gia To
LA Dance Project, Hearts & Arrows – photo Gia To

Durée totale : 1h + 2 entractes (30 minutes au total)

En savoir plus sur LA Dance Project

Image de une : LA Dance Project (Hearts & Arrows) – photo Gia To (http://giatophotography.com)

 

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