Singin’ in the Rain – La grande comédie musicale revient à Paris !

Quand même la pluie battante ne sait flétrir notre bonne humeur, c’est presque pavlovien, on entend siffler, chanter et danser cet air qui a lui seul symbolise toute une époque : « I’m singin’in the rain » !

20 - Singin' in the Rain (c)Théâtre du Châtelet - Marie-Noëlle Robert

La comédie musicale est tellement classique et attendue qu’on imagine l’émotion de l’équipe artistique qui en a réalisé cette nouvelle mise en scène pour le Théâtre du Châtelet.
Autour du metteur en scène Robert Carsen, souvent remarqué pour ses créations d’opéras baroque, on retrouve des chorégraphies signées Stephen Mear (My Fair Lady) dans des décors de Tim Hatley, réunis sous la baguette de Gareth Valentine et qui ont l’impossible mission de ne pas ternir le souvenir du film éponyme et des pas de danse de ce monstre sacré qu’est Gene Kelly, sans pour autant se contenter d’une simple reconstitution qui lasserait forcément.

9 - Singin' in the Rain (c)Théâtre du Châtelet - Marie-Noëlle Robert

Et dès le début du spectacle Robert Carsen surprend par l’entremélement ingénieux de scènes filmées et de grands tableaux sur le plateau, les deux espaces se mélangeant même parfois. Le spectateur est alors entraîné dans cette formidable époque de transition, du cinéma muet au sonore, qui sert de contexte à l’histoire de cette comédie sans manquer de rappeler un grand succès récent. On pourra néanmoins regretter cette sensation d’y retrouver l’esthétique d’un autre grand succès, beaucoup plus récent, « The Artist », qui semble parfois un peu trop planer sur la mise en scène et sur la création des décors.
Heureusement sur scène on se réjouit des chorégraphies de Stephen Mear et, si Dan Burton ne saura faire oublier le Don Lockwood de Gene Kelly, beaucoup plus vif et agile, plus animal, on est émerveillé par son compagnon, Daniel Crossley, qui interprète un Cosmo Brown plein d’humour et tout en acrobaties. La Lina Limont d’Emma Kate Nelson est hilarante du début à la fin du spectacle et offre un très beau contrepoint à la Kathy Selden jouée par Clare Helse, plus sage. Enfin, outre le numéro attendu du lampadaire, on retient tout particulièrement le duo transformé en trio « Moses Supposes His Toeses Are Roses » dans lequel se distingue l’exceptionnelle Jennie Dale !

19 - Singin' in the Rain (c)Théâtre du Châtelet - Marie-Noëlle Robert

En définitive on a beaucoup aimé retrouver le pétillant de cette comédie musicale dans une production parfaitement menée et servie par quelques pépites (Daniel Crossley en photo ci-dessus). Aussi, le parti pris est résolument celui de l’hommage revival si bien que les bonnes idées de Robert Carsen ne suffiront pas à satisfaire ceux du public en attente de plus de modernité mais elles sauront enchanter les amateurs de l’original et les passionnés des années 50.


Singin’ in the Rain – Bande annonce par theatreduchatelet
Au Théâtre de Châtelet, du 8 décembre au 15 janvier 2016.

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