Le steptext dance project clôt son authentique trilogie

La cie. toula limnaios a fêté cette année ses 20 ans. C’est également le cas pour la compagnie steptext dance project qui était invitée pour deux représentations à la Halle Tanzbühne de Berlin.

The Desert de Helge Letonja © Merit Esther Engelke
The Desert de Helge Letonja © Merit Esther Engelke

Le chorégraphe de Brême, Helge Letonja (formé à la danse classique à Amsterdam et New York) a, entre autres, dansé à l’Opéra de Graz sous la direction de Jan Fabre. Au Tanztheater Bremen, il a commencé à chorégraphier seul. En 1996, il fonde le steptext dance project, une plateforme de création engagée qui désire mobiliser son public envers des thèmes forts de la société. En 2011, il était déjà venu présenter à la Halle Tanzbühne la première partie de sa trilogie, DisPLACING Future. Après THE BOG FOREST (évoquant le départ) et THE DRIFT (se penchant sur le fait d’être en cours de route), THE DESERT tente d’explorer l’arrivée dans un espace incertain mais symbolique, entre disparu et devenir.

Cinq danseur(se)s s’y rejoignent et s’y perdent, au milieu d’un carré blanc. Carré qui finira par se rétrécir, obligeant ses occupants à trouver refuge ailleurs. Perte de repères, quête d’autres univers. Visages voilés ou masqués, les protagonistes s’articulent et se désarticulent en solo ou duo. Identiques en apparence, ces étranges lapins zébrés (l’un d’entre eux ne cesse de caresser un bout de viande dont il tient comme à la prunelle de ses yeux…) recherchent une cohérence dans leurs mouvements, une cohésion dans leurs natures diverses. Si certains tentent de s’échapper du carré blanc, tous finissent par rentrer dans le rang. Ils s’habituent les uns aux autres et se laissent aller à errer sur une valse de Strauss orientalisée. La chorégraphie prend une touche folklorique : les danseur(se)s se tapent sur les cuisses et les pieds. Chacun commence à délirer, la gestuelle se crispe. L’ensemble s’harmonise toutefois dans une danse symétrique et… universelle ! Yes we can! Dans leur monde suréel, dans cet imaginaire surnaturel, 1 plus 1 égal 1.

The Desert de Helge Letonja © Merit Esther Engelke
The Desert de Helge Letonja © Merit Esther Engelke

 

Les images se suivent et ne se ressemblent pas. Mais elles s’associent pour servir, par exemple, un message d’égalité, de tolérance, comme lorsque les deux danseuses Virginia Gimeno Folgado (charismatique !) et I-Fen Lin entament un duo telles des sœurs siamoises. Leurs corps, par endroit parsemés de plumes fluorescentes, s’enlassent pour créer une mystérieuse créature, mi-femme mi-animal. I-Fen Lin est hissée sur un unique talon aiguille. Le déséquilibre ne l’handicape nullement. Les deux corps ne font qu’un. Touchant. Moins poignant : les textes en français, anglais et japonais n’apportent, selon moi, rien de plus au propos qui peut se passer de mots. La chanson en langue arabe, elle, nous prend aux tripes.

 

THE DESERT – Trailer from steptext dance project on Vimeo.

 

OÙ ET QUAND ?
Les 11 et 12 novembre, Halle Tanzbühne Berlin
En tournée, les 26 et 27 novembre, scenario pubblico, Catania (IT)

 

Crédits Image de Une :  © Merit Esther Engelke

 

 

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