Le labo-test d’Annelise Pizot

Comme nous l’avons initié avec les réflexions sur  le premier labo de chorégraphes proposé par CitéDanse,  nous poursuivons les retours d’expérience, aujourd’hui le labo d’Annelise Pizot. Un labo construit autour de la thématique du rapport humain/nature, et plus spécifiquement de la relation que nous pouvons entretenir avec les arbres ou les végétaux .

Pour ce labo qui a été accueilli par la MJC Nelson Mandela de Fontaine, Annelise s’est livré à des repérages extérieurs avec 2 autres artistes participant à l’aventure : Thibault Cohade à la musique et Camille Bourrier derrière la caméra. Un labo longuement réfléchi en amont pour avoir un canevas à proposer lors de cette semaine de création avec en plus de la thématique déjà citée, deux désirs : la forme du solo et la pluridisciplinarité danse/musique/vidéo qui va grâce à la rencontre du sculpteur/plasticien Christian Blanchard s’adjoindre un volet arts plastiques par la présence de mannequins qu’il transformera à terme en sculptures.

Annelise vit cette période de laboratoire de création comme un test pour mettre à l’épreuve ses intuitions, ses désirs et la matière (chorégraphique, dramaturgique, musicale), il s’avère rapidement que l’utilisation des mannequins lui impose d’être non seulement actrice de la pièce mais aussi oeil extérieur, elle demande donc à un ami danseur Matthieu Chayrigues de prendre sa place afin qu’elle puisse le guider dans la manipulation des mannequins et affiner son écriture. Le labo s’avère ainsi plein de surprises, de la forme solo, Annelise passe à la forme duo dans l’exploration du jeu chorégraphique, et Matthieu devient partie prenante du projet. Elle enrichit aussi son vocabulaire à partir de propositions surgies lors des cours ouverts du matin et d’un atelier danse/musique qu’elle propose avec Thibault Cohade lors de la semaine.

Cette forme du labo diffère de la résidence de création par la liberté des artistes d’être uniquement dans l’expérimentation sans obligation de rendu à l’issue de la semaine d’accueil. Annelise constate à quel point cette forme est essentielle notamment dans la période actuelle, où la possibilité d’ouvrir les cours à des danseurs professionnels le matin, de travailler en équipe de création les après-midis lui est apparue comme une bouffée d’oxygène, un espace de partage en live et non via zoom ou d’autres plateformes d’échanges à distance. Au final, une belle efficacité sans pression et en liberté d’action. Le labo a permis la réalisation d’un beau teaser pédagogique et clair dans son propos, la possibilité de tester librement différentes options a aussi conduit à la jeune chorégraphe de resserrer son propos et de choisir plus finement ce sur quoi elle souhaite travailler : mettre en exergue l’agitation humaine face à la lente croissance des arbres, faire cohabiter deux temporalités à travers le mouvement, extrême lenteur versus  vélocité, exprimer la vie, l’organique dans l’inerte, réconcilier l’humain et la nature, deux composants interdépendants d’un même univers…

Un beau projet qu’Annelise a conçu adaptable en fonction des lieux, in situ en nature autour d’arbres remarquables voire plus tard une version plateau encore en réflexion.

Création de Nature humaine prévue pour 2022 et en attendant …

Résidences

Semaine du 1er mars 2021 au Grand angle de Voiron

Semaine du 29 mars à l’espace Paul Jargot de Crolles

Image de Une, visuel pris pendant le labo d’Annelise, crédits photos Camille Bourrier et Annelise Pizot.

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