Voici une belle initiative que l’on salue et dont on se réjouit à plus d’un titre. Le retour d’un festival de hip-hop dans la région grenobloise, c’est un peu comme revenir au cœur d’un des pôles historiques de cet art en France. Festival-hommage rendu à Anne-Marie Astier disparue en 2015 et qui avait été une des artisanes de la diffusion du hip-hop dans l’agglomération grenobloise en mettant en place les Rencontres internationales du hip hop dont la Nuit du Hip Hop dès 2004 au Prisme de Seyssins. Vincent Villenave, directeur artistique de L’heure bleue et partenaires des Rencontres, dit s’inscrire dans une forme d’héritage artistique de cet événement. Hip Hop Don’t stop, c’est aussi le constat de la présence active de compagnies, dont les membres comme Bouba Landrille Tchouda (Cie Malka, anciennement ACA avec son partenaire Habib Adel) sont des mémoires vivantes du mouvement hip-hop en France ayant côtoyé les membres fondateurs de Traction avant, ou d’autres, devenus des références internationales du milieu.
Un juste retour à St-Martin d’Hères qui a développé dès les débuts une relation forte avec des compagnies locales et soutenu la diffusion du hip-hop en accueillant les rencontres Danse ville Danse. Le vivier martinérois fort de cette tradition ne s’est pas tari et des compagnies comme A-tika ou Citadanse continuent de proposer cours, ateliers formant à leur tour les jeunes du cru. Une filiation qui perdure à travers l’activité des compagnies locales, et l’excellence des hip-hopeurs issus du creuset grenoblois comme le souligne, Bouba Landrille Tchouda, parrain de ce festival, et aujourd’hui chorégraphe reconnu internationalement. Lancé à l’initiative de la compagnie Citadanse de Saint- Martin d’Hères avec le soutien de l’heure bleue, Hip Hop Don’t stop se veut la [re]naissance d’un temps fort consacré aux danses urbaines, inscrit dans une histoire locale. Le chorégraphe Hachemi Manaa (Cie Citadanse) se souvient de son passage par le préau de l’école Barbusse : « J’ai toujours vu des danseurs là-bas depuis petit. Des gars d’Annecy, de Lyon, venaient chercher les infos à Saint-Martin-d’Hères. »
Pendant quatre jours du 16 au 19 février 2017, le festival va donc perpétuer un état d’esprit qui respecte les origines du Hip Hop, à travers un battle mais aussi des créations artistiques et qui affirme son désir de transmission. Pour répondre à ces objectifs, la programmation est riche et diversifiée, tous les amateurs de danse qu’ils soient passionnés de Hip Hop, simples curieux ou sensibles aux différentes formes de création artistique y trouveront matière à se nourrir. Les soirées sont consacrées au spectacles et au battle alors que les journées proposent temps de pratique et de réflexion.
Programme du festival Hip Hop Don’t stop
Les soirées
Jeudi 16 février Création contemporaine
Compagnie A-tika, Connexion
Duo racontant le lien qui existe entre les deux danseuses, un lien né d’une connexion artistique et qui va se propager en dehors de la scène. Une façon de témoigner de la nécessité de l’autre comme accompagnant/aidant dans nos sociétés à travers un regard féminin et féministe.
Chorégraphie et interprétation : Ratiba Beji, Corinne Michel.
Compagnie Citadanse, Quand le regard parle
Dernière création du chorégraphe Hachemi Manaa, cette pièce s’interroge sur le poids et la valeur du regard, le sien propre celui des autres et comment il peut agir sur nos propres décisions même à notre insu.
Direction artistique et chorégraphie : Hachemi Manaa, Sylvain Nlend. Interprètes : Kamaïs Beladj, Celso Carlos, Yamine Manaa, Sylvain Nlend, Arouche Prazeres.Création musicale : Fabrice D’Aversa.
Compagnie Lézards Dorés, Et Hop ! Bach hip-hop
Duo pour violoncelliste de conservatoire et danseur de rue. Un spectacle poétique qui prouve que danse urbaine et musique savante sont loin d’être incompatibles.
Violoncelliste : Sylvain Linon. Danseur : David Rodrigues. Metteur en scène : Patrick Peyraud. Lumière : André Belgrand.
Vendredi 17 février Tremplin et création
Compagnie Dyptik, Dans l’engrenage
Dans la continuité de leur questionnement sur la révolte comme moteur de résistance, Dans l’engrenage interroge sur les limites individuelles et collectives qui font que nous basculons ou non dans la contestation ou le refus du système à travers une danse très physique.
Direction artistique : Souhail Marchiche et Mehdi Meghari. Chorégraphie Mehdi Meghari. Interprètes : Elias Ardoin, Yohann Daher, Samir El Fatoumi, Evan Greenaway, Vanessa Petit, Emilie Tarpin-Lyonnet, Marine Wroniszewski. Création musicale : Patrick De Oliveira. Création lumière : Richard Gratas. Costuimes : Hélène Behar.
Première partie : Tremplin jeunes
Huit groupes de jeunes présenteront leur travail une chance de faire passer son rapport au monde à travers sa danse, de se tester sur scène en se confrontant à d’autres groupes ou compagnies voire d’être repérés parmi ses pairs ou des diffuseurs potentiels.
La Murette Ecla’danse Girls/Brignoud Cirq’hop/ Echirolles Groupe Avalanche Crew/SMH Giannone/Bernin Cirq’hop/Echirolles Dance addict/La Murette Ecla’crew.
Samedi 18 février Compétition
Hip Hop Don’t stop Battle, compétition nationale
Chaque crew est formé de 3 danseurs, les 8 crews venus de toute la France s’affronteront à 3 contre 3 devant un jury d’experts.
Les 8 crews : Fantastik Armada de Paris, Furies de Montpellier, Melting Force de Saint-Etienne, Nextape de Pontcharra, Sad Hill de Saint Martin d’Hères, Seven four/R2D de Sallanches et Grenoble, Tekken de Lyon, Walk Alone de Marseille.
Le jury : trois membres de la compagnie Flying steps qui regroupe les meilleurs break-dancers mondiaux : B-boy Punisher, connu son style unique, mouvements en puissance et côté sinistre. B-girl Minzi, au style acrobatique dû à ses années de gymnaste, B-boy Yamine, au style vif qui lui vaut le surnom de Spider.
Les animateurs : MC Youval, figure emblématique de la première génération de hip-hopeurs français, il est désormais le speaker de référence des battles de danse hip hop en France. DJ Goodka, ce grenoblois passionné de musique a mixé en Europe et aux Etats-Unis lors de très larges événements.
Tous les spectacles ont lieu à 20h à l’heure bleue
Les journées
Samedi 18 février
Ateliers hip-hop parents–enfants, initiation avec Sylvain Nlend, Espace culturel René Proby à 10h30. Gratuit à partir de 6 ans.
Inscriptions : lucile.bletzacker@saintmartindheres.fr ou 04 76 54 21 58
Dimanche 19 février
Masterclass de breakdance, top rock, tricks power move, popping, new style, ragga, MAO… Espace culturel René Proby et maison de quartier Paul Bert entre 10h et 15h. Masterclass 12€ l’un 18 € les deux. Inscriptions : ciecitadanse@yahoo.fr ou 06 48 18 09 51
Où et quand ?
À l’Espace culturel René Proby
10h30-12h Breakdance débutant, Hachemi Manaa
10h30-12h Top Rock intermédiaire/avancé, Ritch Rock
13h30-15h Tricks-Powermove, intermédiaire/avancé, B-boys Punisher et Yamine
À la maison de quartier Paul Bert
En salle de danse
10h30-12h Popping intermédiaire/avancé, Celso Boog
13h30-15h New style Ragga intermédiaire/avancé, Ratiba Beji
En salle polyvalente
13h30-15h MAO débutant/intermédiaire Raphael Macler
Conférence sur la culture hip-hop par Youval Ifergane, Espace culturel René Proby à 15h15
L’histoire du hip-hop retracée par l’un des plus grands activistes du hip-hop, et de la danse underground Youval Ifergane.
En savoir plus c’est ici !
Infos pratiques et billetterie sur place à L’Heure bleue les mardis, jeudis et vendredi de 13 à 17h, les mercredis de 11 à 17h ou www.smh-heurebleue.fr ou au 04 76 14 08 08
Image de Une, Hachemi Manaa @ Erika BELTRAN.