Lumière, HYDRA, lola : trilogie de danse vidéo #1

C’est l’histoire d’une ou plusieurs rencontres entre des artistes d’horizons différents, danseurs, chorégraphes, musiciens, cinéastes… comme pour toute rencontre la suite est aléatoire, impossible de savoir si l’alchimie va prendre ou si après un essai de collaboration tout va s’arrêter et pourtant l’envie se partage et se transforme en un beau projet de trilogie de vidéo danse.

Bien sûr, ici, il s’agit d’une collaboration qui naît d’une amitié entre certains des membres  et qui très vite se nourrit d’une connivence intellectuelle, esthétique partagée entre tous.

Le pivot de cette histoire c’est Florence Freitag, artiste vidéo, performeuse et curatrice, c’est elle l’élément fédérateur entre trois autres artistes qui vont finalement s’agréger autour d’un projet commun.

Lumière, Alexandre Munz dans une vidéo de Florence Freitag et Johannes Plank.
Lumière, Alexandre Munz dans une vidéo de Florence Freitag et Johannes Plank.

Encore étudiante en études de cinéma à Paris, Florence qui est aussi danseuse, croise la route et les cours du danseur chorégraphe Alexandre Munz, sa corporéité lui plaît ainsi que sa technique (SAFE® et Maison Munz, maintenant établis à Marseille Paris et San Francisco) qui résonne de telle façon en elle qu’elle a envie de travailler avec lui. Parallèlement, elle collabore déjà avec un ami compositeur Fabian Russ (compositeur établi à Leipzig) dont la musique va être le point de départ, inspiré par la viscéralité de celle-ci, pour proposer à Alexandre Munz de travailler avec son langage de mouvement et son approche du corps, qu’il peut décliner sur 3 compositions qui deviendront les lignes de base d’une trilogie chorégraphiée et filmée. À ce trio de départ va s’ajouter un caméraman berlinois, Johannes Plank, avec lequel, avant de se lancer dans ce nouveau projet, Florence a déjà réalisé une première vidéo courte, également accompagnée de musique de Fabian Russ. Pour Lumière Fabian Russ a collaboré avec le saxophoniste Antonio Lucaciu dont le son « classique » du saxophone accompagne la pièce.

 

Lumière, Alexandre Munz dans une vidéo de Florence Freitag et Johannes Plank.
Lumière, Alexandre Munz dans une vidéo de Florence Freitag et Johannes Plank.

Florence conceptualise le projet et ensemble avec Johannes Plank écoute en boucle les trois musiques proposées par Fabian Russ. Ils isolent une idée pour chaque musique qui deviendra le thème que devra convoquer Alexandre Munz. Cependant, Florence souhaite laisser Alexandre très libre, le mouvement de son corps constituant comme un fil rouge pour les trois vidéos même si les thèmes en sont différents. Influencée par Maya Deren et son choréo-cinéma, elle souhaite nouer les images de chaque vidéo par le corps, guidant le spectateur d’un espace à l’autre et aussi d’une vidéo à l’autre.

HYDRA,  vidéo de Florence Freitag et Johannes Plank.
HYDRA, vidéo de Florence Freitag et Johannes Plank.

 

Lumière, la première vidéo résulte de nombreux aller-retour entre les 4 membres de l’équipe. Pour les deux suivantes HYDRA et lola, le travail en amont se resserre autour du duo Florence/Johannes, conceptualisant de plus en plus l’idée de la vidéo avant de commencer le montage. Florence considère que la trilogie s’est construite par un resserrement progressif autour de l’image du corps alors que Lumière mettait davantage la musique en exergue. Un focus qui pose progressivement un regard intimiste sur le corps du danseur. Se dessine une cartographie des muscles, de la peau, un corps paysage que l’on a envie de découvrir, de toucher comme si on était à son tour inclus dans la kiné-sphère du danseur et que l’on pouvait sentir le glissé de la peau sur les muscles, leur vibration, l’air déplacé autour de lui.

lola, Alexandre Munz dans une vidéo de Florence Freitag et Johannes Plank.
lola, Alexandre Munz dans une vidéo de Florence Freitag et Johannes Plank.

La question de la forme du triptyque ou de la série interroge le spectateur : trois vidéos, dans trois espaces différents, avec le même personnage, faites par la même équipe en quatre jours à Paris mais produite chacune sur une année différente, la trilogie fait œuvre unique mais on peut se demander si ce n’est pas le début d’une série à poursuivre…une idée en suspens pour l’équipe…à suivre !

La trilogie Lumière, HYDRA, lola a été présentée dans de nombreux festivals de vidéo danse ou d’art, HYDRA dans une vingtaine et lola une dizaine. L’heure est venue de libérer les vidéos pour leurs auteurs et comme dit Florence Freitag de les laisser faire leur vie et danser toutes seules.

Nous vous proposons ici le premier volet de la trilogie Lumière, les deux suivantes HYDRA et lola viendront plus tard… histoire de vous tenir en suspens !

Lumière from Florence Freitag on Vimeo.

Pour en savoir plus sur le travail de Florence Freitag, c’est ici !

Image de Une, capture d’écran de Lumière, Florence Freitag/Johannes Plank tous droits réservés.

 

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